Gérer la nouveauté

Il y a un peu plus d’un an, le 7 octobre 2013 exactement, je débutais dans une nouvelle aventure professionnelle. Après avoir travaillé près d’une décennie pour le même employeur, je franchissais de nouvelles portes et étais prête à relever de nouveaux défis en tant que conseillère en formation, ici chez COSE.

Bien que ce changement ait été pleinement volontaire de ma part, un sentiment de déséquilibre s’est tout de même fait ressentir pendant la transition. De nouvelles habitudes, de nouvelles méthodes de travail,  une nouvelle équipe et une réalité professionnelle complètement différente de celle que je vivais  avant ne sont que quelques-unes des craintes que j’ai ressenties.

De là m’est venue l’idée de parler de gestion du changement et d’en cibler plus particulièrement l’aspect humain.

En effet, peu importe la nature du changement, qu’il soit imposé ou non par l’organisation ou qu’il soit urgent ou non,  nous ne pouvons négliger le facteur humain dans l’équation, car les employés ont un poids considérable et non négligeable dans la réussite d’un changement. Considérant ceci, il est primordial, dans notre rôle de gestionnaire,  d’être en mesure de nous arrêter pour prendre le temps de bâtir une stratégie facilitante en gestion du changement. Ainsi, le traitement des quatre éléments clés suivants nous permettra d’agir pour diminuer certaines résistances chez nos employés.

Le premier facteur à considérer concerne les communications, autant au niveau du contenu des messages diffusés que dans les moyens utilisés pour les communiquer. La mise en place de différents mécanismes de communication vise non seulement à informer les différents acteurs face au changement, mais aussi à les rassurer et à faciliter leur adaptation et leur évolution quant aux différentes étapes du processus. Plusieurs moyens peuvent être utilisés tels les réunions, les séances d’informations, les rencontres individuelles, etc. À cet égard, il est important de se questionner sur l’objectif du ou des moyens de communication utilisés afin de ne pas « communiquer » juste pour « communiquer ». Cet aspect nécessite une certaine réflexion stratégique afin que notre plan de communication soit le plus juste et efficace possible selon les objectifs visés. D’ailleurs, ces questionnements nous amènent à privilégier l’utilisation de moyens où les communications interpersonnelles priment sur les communications écrites.

Le deuxième élément visant à faciliter l’implantation et l’acceptation du changement concerne la formation et le coaching des employés. Ces deux aspects sont d’une importance capitale puisqu’ils permettront aux employés de retrouver plus facilement leur zone de confort et ainsi diminuer leurs résistances. Lorsque nous parlons de formation et de coaching, cela sous-entend un processus d’accompagnement visant à développer diverses compétences dans un objectif prédéterminé. Accompagnement est ici le mot clé, car la présence du gestionnaire lors d’un changement, combinée à une démarche structurée (et non pas improvisée) d’analyse des différents besoins en formation/coaching, assure la mise en place de moyens efficaces pour développer les savoirs, savoirs-faire et savoirs-être tout en étant un gage de succès.

En troisième lieu, l’attitude du ou des gestionnaires face au changement aura certainement un impact face aux possibles objections et résistances des employés. Faire preuve d’ouverture face aux différents ajustements nécessaires, démontrer de l’empathie et de la compréhension quant aux difficultés rencontrées, être disponible et attentif à l’environnement global entourant le changement, être transparent et à l’écoute sont quelques comportements que le gestionnaire aurait intérêt à adopter en situation de changement.

Finalement, le dernier élément clé à intégrer à notre stratégie concerne la participation des employés.  En favorisant le plus possible l’implication de nos ressources humaines, nous nous assurons ainsi d’un engagement plus élevé de leur part tout en diminuant leurs résistances. Il faut donc se questionner à savoir à quelle(s) étapes(s) du processus puis-je faire participer mes employés et comment les impliquer? À quel moment pourrait-on les consulter pour avoir leurs opinions, leurs idées et leurs commentaires ? À quel moment pourrait-on les laisser décider ? Sur quels aspects ?

En conclusion, il n’y a pas de recette magique face à la gestion des résistances en situation de changement. Certains s’y adaptent très facilement, d’autres s’y conforment et parfois, certains persistent à refuser ces changements.

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Mais une chose est certaine : les changements au sein des organisations sont de plus en plus fréquents dans le monde du travail actuel et ça ne se fait pas en criant ciseaux !!! Il faut planifier, organiser, diriger et contrôler les changements, autant au niveau opérationnel qu’humain, afin que la transition se fasse le plus en douceur possible et que tout le monde reste dans le même bateau à ramer dans la même direction. Gérer un changement de telle façon permet au gestionnaire de garder son équipe performante.

 

Compétences émotionnelles pour un meilleur leadership

Selon Salovey et Mayer, l’intelligence émotionnelle est une forme d’intelligence qui suppose la capacité à contrôler ses sentiments et émotions et ceux des autres, à faire la distinction entre eux et à utiliser cette information pour orienter ses pensées et ses gestes.

Qu’il s’agisse de transactions avec des clients internes ou externes, de communications interpersonnelles avec des collègues ou de la relation entre un gestionnaire et un employé, les émotions font partie intégrante du paysage quotidien en milieu de travail. La négation de tout ce qui est à caractère émotif nous a privés d’une partie importante de la réalité des individus au travail. Depuis quelques années, grâce à la littérature autant qu’à la recherche, les émotions ont maintenant droit de cité dans le milieu de travail.

L’objectif de l’étude de Goleman était de préciser quelles sont les caractéristiques de l’individu considéré comme compétent, en dehors de l’expertise de son domaine d’activité professionnelle et de son quotient intellectuel. Il avait déjà affirmé que les personnes qui réussissent dans la vie et donc au travail ne sont pas nécessairement les personnes qui ont le plus de quotient intellectuel ou qui ont le plus d’expertise. Si on exclut les habiletés de base comme lire, écrire et compter, ce que recherchent les entreprises est avant tout orienté sur les capacités relationnelles. Dans ces cas, le quotient intellectuel ne sert plus de référence pour établir un pronostic fiable face à ces compétences.

Nous pouvons donc faire un parallèle avec les deux formes d’intelligence qui nous caractérisent. L’intelligence rationnelle mesurée par le quotient intellectuel (QI) et l’intelligence émotionnelle mesurée par le quotient émotionnel (QE). On a longtemps considéré que la première était le meilleur prédicteur de la réussite professionnelle. Une bonne manipulation de l’abstraction et une capacité de raisonnement logique semblaient à eux seuls selon les tests développés par Alfred Binet, prédisposer au succès. Cette notion faisant de moins en moins l’unanimité et Goleman préféra l’intelligence émotionnelle qui est une bonne combinaison du rationnel et de l’émotionnel. C’est dans cette configuration qu’un individu trouverait les conditions de son épanouissement.

La définition :
Les définitions de l’intelligence émotionnelle issues de chaque modèle sont complexes et formulées pour la recherche. Au quotidien, elles ne sont pas très pratiques. Nous nous sommes inspirés de celle utilisée par Hendrie Weisinger (1998) pour formuler la nôtre chez COSE:

UTILISATION VOLONTAIRE DE NOS ÉMOTIONS POUR GUIDER NOS COMPORTEMENTS ET DÉVELOPPER NOS RELATIONS INTERPERSONNELLES

Le mot volontaire est le mot clé de cette définition. Il rejoint la notion d’habileté mentale propre à la définition du mot intelligence. En effet, il s’agit de diriger nos émo¬tions plutôt que d’être dirigé par elles.

Les capacités :
L’intelligence émotionnelle se mesure par le quotient émotionnel (QE) et peut se définir par:
1-La conscience de soi
2-La maîtrise de ses émotions et de ses impulsions
3-La compréhension des émotions d’autrui et la façon d’y réagir
4-L’affirmation de soi

La base de toutes les compétences :
La conscience de soi est à la base de toutes les compétences reliées à l’intelligence émotionnelle. Il ne peut y avoir de maîtrise de soi ni même d’affirmation de soi possible sans la conscience de soi. Ce concept important en psychologie est présent depuis les théories de Freud.

L’intelligence émotionnelle offre des capacités de développement importantes. Pour nous permettre de faire face à toutes les situations énergivores, nous devons sans cesse être en mesure d’alimenter notre conscience. Les recherches récentes démontrent le rendement plus élevé de l’intelligence émotionnelle. Les relations interpersonnelles sont au cœur de notre vie. Ce sont leurs qualités qui le plus souvent déterminent notre place dans la société. Combien d’individus, avons-nous connu, incapables de convertir leurs aptitudes en véritable réussite ?

Peut-on l’augmenter ?
L’intelligence émotionnelle peut être développée et entraînée. Elle se développe avec le temps et il est possible de l’améliorer par la formation et le coaching.
Les compétences émotionnelles ne sont pas des talents innés, mais plutôt des capacités apprises qu’il faut développer et perfectionner afin de parvenir à un rendement exceptionnel.
Le rôle des émotions est de signaler les changements – qu’ils soient réels ou imaginaires dans les relations entre un individu et son environnement afin de fournir une réponse efficace.

En conclusion l’intelligence émotionnelle évolue dans le temps selon ma volonté de l’améliorer et par le fait même contribuera à augmenter mon leadership. Le bon leader excelle dans sa tâche fondamentale celle qui consiste à motiver et susciter des émotions positives chez ceux qu’il dirige.

• Goleman, Daniel. (1997). L’Intelligence émotionnelle: Comment transformer ses émotions en intelligence. Paris: R. Laffont, 421 p.