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Passer dans les majeures? Oui je le veux!

Pour un sportif, passer d’une ligue mineure à une ligue majeure s’avère un changement important. Les enjeux ne sont plus les mêmes et il faut faire un effort spécial pour « faire la ligue ». Seuls les meilleurs y sont recrutés et y restent.

Il en est de même pour les entreprises. Il y a une multitude de PME qui réussissent à faire leur chemin dans une niche qui leur est particulière et qui, bon an mal an, maintiennent leurs opérations. Elles ne font rien de particulier qui les distingue des autres, ce qui les empêche souvent de se démarquer et de croître. Dans ce contexte, chaque membre de la direction et chaque employé y va de sa créativité et de son inspiration pour faire avancer les choses en trouvant des solutions aux embuches, au fur et à mesure qu’elles surviennent. Les décisions se prennent souvent par instinct et sont souvent axées sur des solutions à court terme.

Ces entreprises commencent habituellement de façon artisanale et se développent jusqu’à la limite de ce qu’on peut gérer de cette façon. Rendu à ce point, elles ont de la difficulté à livrer la qualité attendue, à respecter les délais de livraison ou les quantités à livrer. Leur performance est plafonnée et il est maintenant temps de passer à autre chose pour grandir: il faut faire comme dans les majeures.

Lorsqu’on regarde un club des majeures, on est vite impressionné par leur leadership, leur sens de l’organisation, leur professionnalisme et surtout leur capacité à livrer la marchandise, donc à gagner. Quand on gratte un peu, on se rend compte qu’il y a toute une machine qui, en arrière plan, est orchestrée pour que tout se passe comme prévu. Comme prévu? Oui, comme prévu! Ceci implique qu’il y a quelqu’un qui réussit à communiquer  sa vision de l’entreprise et à amener chaque membre de l’organisation à adhérer à cette vision. C’est aussi dire qu’il y a des processus éprouvés de dépistage, d’entraînement et de développement de stratégies de jeu pour maximiser la performance de l’équipe. Ce sont aussi des organisations où on gère l’aspect humain pour maximiser le climat de travail, le sentiment d’appartenance, la motivation et la mobilisation du personnel. C’est donc dire que ces équipes sont bien gérées.

En entreprise, il en va de même. Si les opérations se produisent comme prévu, c’est qu’on a réussi à gérer nos ressources et nos processus pour atteindre de façon fiable les résultats attendu de nos clients. Cette performance n’est pas un hasard. Pour y arriver, il faut faire appel à un spécialiste: le gestionnaire. Ou le devenir soi-même. Très souvent, dans les PME, les spécialistes techniques sont promus comme superviseur et ensuite comme gestionnaire de deuxième niveau. Alors que leur compétence technique est très grande, leur compétence en gestion est très fragile et souvent le fruit d’expériences plus ou moins réussies. Pour se permettre d’avancer, ces entreprises doivent donc miser sur le développement des compétences en gestion de leurs gestionnaires issus du milieu.

En conclusion, pour faire passer son entreprise dans les ligues majeures, il faut décider de développer ses gestionnaires pour mettre en pratique les bonnes pratiques de gestion. C’est la clé du succès pour réussir.

Le gestionnaire leader-coach, un outil indispensable

La nouvelle génération d’employés qui arrive sur le marché du travail aujourd’hui recherche non seulement un emploi, mais aussi une place pour se réaliser et où sa contribution personnelle sera remarquée et valorisée. Si une telle trouvaille n’est pas possible, on passe à la prochaine entreprise. La nouvelle génération d’employés veut réussir plus rapidement et plus efficacement que nous l’avons fait il y a vingt ans. Elle recherche donc des gestionnaires leader-coach pour progresser plus rapidement.

Pour cette raison, une entreprise aura beaucoup de succès dans les prochaines années auprès de cette « nouvelle ressource humaine », si elle s’intéresse au développement du potentiel de ses collaborateurs. Ce développement doit pouvoir susciter un engagement à participer activement aux affaires de l’entreprise, à contribuer concrètement à des objectifs et à améliorer constamment sa performance organisationnelle. Quand on est nommé gestionnaire, notre mission prioritaire devrait être d’aider nos collaborateurs à réussir tout en s’assurant de garantir nos propres résultats. Faut-il devenir coach pour être un dirigeant, un cadre ou un gestionnaire? Peut-être, mais ce qui est certain c’est que les recruteurs et les comités de sélection prennent de plus en plus en considération le fait qu’un candidat sache faire du coaching de gestion auprès de ses collaborateurs. Ils ont compris qu’un gestionnaire qui fait du coaching de gestion adopte progressivement l’attitude d’un coach intéressé à ce qui manque pour une meilleure performance ainsi que des attitudes et des comportements plus en harmonie avec l’organisation. La relation entre le patron et l’employé d’autrefois était fondée sur l’autorité et le contrôle. Il est de plus en plus évident que cette relation s’est transformée en une relation leader-collaborateur qui est maintenant fondée sur l’engagement et l’amélioration continue. L’équipe gestionnaire leader-coach avec ses collaborateurs constitue un puissant levier pour la performance organisationnelle et le mieux-être de tout le personnel.

Les qualités dominantes du gestionnaire leader-coach doivent être :

  • Avoir une écoute active
  • Poser des questions d’impacts
  • Savoir communiquer efficacement
  • Savoir donner du feedback critique constructif
  • Donner du feedback positif
  • Avoir l’audace de donner des requêtes puissantes
  • Savoir aider à résoudre un problème sans le résoudre à la place du collaborateur dans le but de voir son collaborateur se réaliser en donnant ses idées ses opinions.

En développant des réflexes de gestionnaire leader-coach au sein de l’équipe dirigeante et l’ensemble du personnel d’encadrement, on pave la voie à un nouveau type d’organisation. Cette organisation est maintenant capable de « naviguer plus facilement dans une tempête ». L’un des défis des équipes dirigeantes actuelles est de réaliser cette transformation du mode de relation patron-employé basé sur le pouvoir hiérarchique de telle sorte qu’elle devienne fondée sur la collaboration, la coopération et la complicité. Le coaching s’avère un outil efficace pour développer ce nouveau mode de relation. Il démontre que l’on croit non seulement à la capacité des individus de s’engager, mais aussi à leur désir de le faire et au désir de s’améliorer si on leur en donne la possibilité. Le coaching est également un moyen concret pour rendre les collaborateurs capables d’agir pour générer l’action.

Il est essentiel selon moi, d’avoir dans nos entreprises des gestionnaires leader-coach. En réalisant des rencontres de gestion sous forme de coachings, on ouvre des possibilités nouvelles à nos collaborateurs de participer activement à l’amélioration de leur performance et cela, tout en développant leur propre leadership. En d’autres termes, ces gestionnaires exercent les tâches de gestion tout en privilégiant l’exercice d’un leadership personnel. La discipline du coaching n’est pas évidente. Bien que certaines habiletés puissent sembler naturelles pour certains, il est très difficile d’exercer le métier de coach avant même d’avoir appris à faire du coaching selon les standards et les techniques de cette profession. La discipline du coaching est néanmoins accessible et commence par un entraînement approprié suivi d’une pratique active qui débouche sur le développement des réflexes appropriés. Pour cette nouvelle génération d’employés, le gestionnaire leader-coach est donc un outil indispensable à leur réussite.
Roch Marinier ACC

Un enjeu majeur!

C’est en consultant un article intitulé « Un point sur un enjeu majeur »  de la revue IMAGINE du Réseau des ingénieurs du Québec, que j’ai réalisé à quel point le manque de main-d’œuvre qualifiée est un  enjeu majeur pour le Québec. Dans l’article, on y parlait du manque d’ingénieurs dans certains domaines comme le génie civil,  et plus particulièrement en régions éloignées.

Or ce problème ne se pose pas seulement dans le domaine de l’ingénierie, mais dans un grand nombre de secteurs de l’emploi, incluant celui de la main-d’œuvre non spécialisée. Cette problématique est maintenant aussi présente dans les grands centres qu’en régions.

Dans les grandes entreprises, l’exode des Baby-boomers s’est fait sentir en premier, car les plans de pensions favorables ont incité les travailleurs à prendre leur retraite plus jeune. Ces organisation, dans le but de diminuer les coûts, en ont profité pour  restructurer leurs opérations, diminuer le nombre d’employés et attendre au maximum avant d’embaucher le personnel remplaçant. Nous pouvons donc dire que la préparation de la relève n’a pas fait l’objet d’une planification exhaustive, de manière à optimiser la compétence du personnel et ce pour garantir la performance de l’organisation. Il en résulte donc une perte du know-how et du savoir-faire et un manque de ressources compétentes pour accomplir le travail attendu, aujourd’hui et demain.

Comment faire face à ce défi? La réponse n’est pas simple, mais en quelques mots, il faut concentrer ses efforts sur les points suivants:

  • Retenir la main-d’œuvre compétente par différentes actions concertées pour maintenir l’intéressement et la motivation du personnel.
  • Planifier les départs et organiser le transfert des connaissances et du savoir-faire entre les nouveaux et ceux qui quittent.
  • Bien intégrer les nouveaux pour qu’ils se sentent épaulés dans leur nouveau poste, motivés à atteindre les objectifs et qu’ils développent rapidement un sentiment d’appartenance autant envers l’entreprise qu’envers leur équipe de travail.

Parmi ces trois points, le troisième est souvent celui sur lequel les organisations mettent le moins d’énergie.  On a bien sûr des processus d’intégration, mais dans les faits, on acquière les nouvelles ressources toujours trop tard, ce qui fait qu’on doive les parachuter dans leur nouvel emploi afin de combler rapidement les vides. On leur demande donc de performer sans avoir eu une formation de adéquate, de faire leur place dans les équipes de travail et de s’approprier les processus de l’organisation sans avoir le support nécessaire. Il est fréquent que des nouveaux employés me disent que leur patron n’a pas de temps à leur consacrer pour les aider: ils doivent se débrouiller. C’est donc pourquoi plusieurs nouveaux employés quittent un tel environnement, lorsqu’ils le peuvent, car les conditions de l’emploi ne rencontrent pas leur besoins. Cela les démotive.

En conclusion, il faut se rappeler que la performance et le succès passent avant tout par la compétence des ressources humaines. Cette compétence ne peut s’acquérir sans des activité efficaces d’intégration.

Le développement des gestionnaires dans la PME

La formation, c’est payant dans toutes les entreprises, mais c’est plus souvent dans les moyennes et les grandes qu’on en fait.

Rares sont les propriétaires ou dirigeants de petites entreprises qui décident de franchir les obstacles qui se dressent devant eux pour offrir de la formation à leurs gestionnaires. Plusieurs raisons motivent cette position. D’abord, « La formation, c’est pas donnée! ». Il est souvent difficile pour une petite entreprise de supporter les coûts reliés à la formation de ses gestionnaires. La plupart du temps, tous les fonds prévus au budget pour la formation sont engloutis dans la formation du personnel d’exécution pour faire face aux changements technologiques.

En deuxième lieu, comme les petites entreprises ont un minimum de main-d’œuvre pour réussir à être compétitives, il leur est  difficile, au plan logistique, de remplacer et libérer les gestionnaires pour leur permettre de suivre une formation. Les gestionnaires, de leur côté, sont eux-mêmes réticents à se faire former, car n’étant pas remplacés durant leur absence, ils font face, lorsqu’ils retournent au travail, à tout ce qui s’est accumulé lors de cette période.

Toutefois, certaines PME surmontent ces obstacles pour que de telles formations aient lieu. Je cite en exemple le IGA Pierre Robitaille de Contrecoeur, en Montérégie. Nous avons réalisé, avec le propriétaire Pierre Robitaille, un Programme de développement des gestionnaires où les participants étaient le directeur du magasin de même que tous les gérants des différents départements.p10200631

Nous avons travaillé avec eux les thèmes suivants : Rôle, responsabilités et autorité du gestionnaire, gestion des priorités, communication et rencontres, la motivation, le leadership, la gestion de la performance, la résolution de problèmes et l’amélioration des processus et méthodes. Les participants ont eu à réaliser des travaux d’intégration à chaque module, sous l’encadrement et le coaching du propriétaire de l’entreprise. Ce dernier s’est assuré qu’il y ait un transfert d’apprentissage pour chaque participant, suite à chaque module. Pour permettre aux participants de mettre en pratique et de développer de nouveaux réflexes de gestion, le programme s’est échelonné sur une période de 14 mois, à la fréquence d’environ une journée par mois. Bien entendu, nous avons planifié les sessions pour qu’elles n’interfèrent pas avec les prériodes d’achalandage élevé précédant toutes les journées fériées de l’année. Ce programme a aussi permis aux participants de mieux se synchroniser entre eux, de développer leur sentiment d’appartenance et de se mobiliser pour atteindre les objectifs de l’entreprise.

Monsieur Robitaille s’est fait épauler financièrement dans ce projet grâce à une subvention d’un organisme local de développement appelé « Rues principales Contrecoeur ». Cet organisme a entre-autres comme mission d’offrir de l’accompagnement professionnel et technique, ainsi que de l’expertise.

À travers toute la province, de tels organismes régionaux ou municipaux aident les PME dans leur développement. Il s’agit donc de s’informer localement pour obtenir toutes les informations nécessaires pour monter les dossiers d’aide à la formation. Vous pouvez aussi consulter les sites des différents organismes gouvernementaux mis à la disposition des entreprises. Vous pouvez notamment vous référer à Emploi Québec et à la Banque de Développement du Canada (BDC), qui sont les principaux intervenants dans le domaine. Il est aussi possible de monter des regroupements d’entreprises et de nous contacter pour planifier et organiser la formation avec vous. Nous pourrons monter une offre de service qui servira à établir le montant de la subvention. Cette façon de faire permet de n’assumer qu’une partie des coûts du formateur, au prorata du nombre de gestionnaires de l’entreprise faisant partie du groupe formé, en plus de l’économie due à la subvention.

Je souhaite donc que cet article puisse stimuler des dirigeants de PME à développer leurs gestionnaires, car ces derniers sont la pierre angulaire de leur réussite. Vous pouvez nous contacter chez COSE et nous nous ferons un plaisir de vous aider sur le sujet.

Programme de développement des Gestionnaires Leaders

Eh bien oui, nous avons mis à jour notre produit phare, le Programme de développement des Gestionnaires Leaders.

Ce programme, proposé à nos clients depuis plus de trois décennies, se distingue par la technologie FormAction™. Celle-ci permet au participant, suite à chaque journée de formation, de mettre en pratique un élément du contenu dans le cadre de son travail et ce, sous la direction et le coaching de son supérieur immédiat. Comme cette technologie génère une activité de transfert obligatoire à chaque formation, elle force donc le participant à changer ses façons de faire et permet de maximiser les résultats attendus par le client suite au programme.

Ce programme a beaucoup changé au cours de ses trente années d’existence. Il a été revu régulièrement, pour lui permettre de répondre aux besoins toujours changeants du marché. C’est donc dans cet optique et en tenant compte de vos commentaires que nous avons travaillé, au cours des derniers mois, à nous assurer que ce produit demeure à l’avant-garde de vos attentes en terme d’outil de formation pour les gestionnaires. En session publique, la première cohorte débutera au cours de l’automne 2009. Pour les dates, vous pouvez vous référer au calendrier du site COSE.

D’abord, je tiens à souligner que le programme compte maintenant douze modules, au lieu de onze dans la  version précédente. Sa structure est la suivante:

Structure PDGL

Les habitués de ce programme remarqueront que nous avons retiré le module sur l’optimisation des processus et méthodes, car ce contenu ne semblait plus prioritaire pour la clientèle. Nous avons fait des remaniements de contenu et placé le module portant sur les objectifs et les indicateurs de performance avant celui sur la gestion du temps et des priorités.  Ceci permet aux participants d’intégrer dans leur planification court terme et leurs opérations courantes, la réalisation de leurs enjeux à long terme, axés principalement sur les objectifs et l’amélioration de leurs opérations. Nous avons ajouté le volet coaching dans « Je coache et je donne du feedback à mes employés ». Cet aspect du travail du gestionnaire est donc traité plus systématiquement et permettra au participant de mieux développer son personnel afin de rencontrer plus facilement les résultats qui sont attendus de son équipe. Dans un autre ordre d’idées, l’obligation actuelle d’optimiser des ressources toujours plus rares (particulièrement les ressources humaines), force le gestionnaire à se préoccuper non seulement de la motivation de son personnel, mais aussi de sa mobilisation à l’atteinte des objectifs. Des employés motivés et mobilisés ont une incidence positive sur l’efficacité et l’efficience et tout ceci a un impact favorable sur le taux de roulement du personnel. Nous avons donc intégré ce volet à notre contenu de formation. Nous avons aussi ajouté une journée sur la « Gestion des situations difficiles avec les employés » et une autre portant sur « Réussir le changement », qui sont deux thèmes très en demande de la part des gestionnaires. Enfin le dernier module, qui porte sur « Je garantis les résultats », permet au participant de faire le point sur ses acquis en gestion et aussi de diagnostiquer les forces et les points à améliorer de son département. Au terme de cette journée de formation, il construit son plan d’actions pour améliorer ses opérations et aussi son plan de développement personnel. Ce dernier peut être joint au plan d’objectifs annuels de l’organisation qui emploie chaque participant.

L’ordre du contenu du proramme est donc plus fluide pour le participant et les acquis s’additionnent de façon plus intuitive pour ce dernier. Comme par le passé, chaque module comporte des outils pratiques qui peuvent être utilisés au quotidien par les gestionnaires.

En conclusion, ce programme remodelé est encore plus axé sur les préoccupations actuelles de nos clients et il vise encore plus de développement des habiletés et des comportements du gestionnaire, pour lui permettre de mieux faire face aux situations actuelles qu’il rencontre dans l’exercice de ses fonctions.

Couper dans la durée de la formation, c’est souvent couper dans la qualité de la formation

coupure-duree-formation1Depuis quelques années, la tendance est de réduire la durée des activités de formation, particulièrement dans les domaines des habiletés de gestion, des habiletés à travailler avec les autres et du service à la clientèle. Non seulement cette tendance se maintient, mais elle s’amplifie.

Il y a différentes causes. D’abord, les rationalisations et les réductions d’effectifs des dernières années ont généré une augmentation de la charge de travail pour plusieurs, ce qui limite grandement leur disponibilité pour participer à des activités de formation. Souvent, s’absenter du travail pour une activité de formation coûte cher au retour, puisqu’il faut rattraper le temps. On n’a qu’à observer les participants à une session de formation au moment de la pause; ils se jettent sur leur cellulaire afin de prendre leurs messages vocaux et leurs courriels et y répondre. Autrefois, on disait que le temps c’est de l’argent. Aujourd’hui, le temps c’est du temps et c’est encore plus rare. Tout le monde semble en manquer.

L’autre cause qui contribue à cette tendance à couper dans la durée de la formation est l’immédiateté dans laquelle la technologie nous enveloppe de plus en plus. Tout doit être condensé, facilement accessible et très rapide (préférablement instantané). L’apprentissage doit suivre la même règle.

D’ailleurs, les conférenciers l’ont bien compris. Ceux d’entre eux qui s’annoncent comme formateurs plutôt que comme conférenciers incitent à l’erreur. Qui a déjà développé des habiletés réelles au retour d’une conférence? Qui en est revenu avec une compétence supplémentaire durable? Au mieux, certains y ont puisé quelques trucs. La véritable question est de savoir quelle proportion du contenu fera l’objet d’un transfert d’apprentissage. Cependant, la conférence a l’avantage d’être une formule attirante car elle se caractérise par sa brièveté . En plus, la seule personne qui a des efforts à faire est le conférencier. Lors d’une conférence, il n’y a pas de participants, il n’y a qu’un auditoire; alors qu’en formation, il faut participer pour apprendre.
Il m’arrive parfois de penser que la cause fondamentale qui fait que l’on cherche de plus en plus à raccourcir la durée d’une activité de formation est qu’on y croit moins. Mais comme on sait aussi que ça ne peut pas nuire, alors aussi bien en donner quelques heures et de la manière la moins exigeante. Pour que la formation donne des résultats, il faut permettre le développement d’habiletés et non pas uniquement de connaissances. Et pour acquérir des habiletés ou les perfectionner, il faut du temps. L’apprentissage instantané et sans effort, ça n’existe pas. Que ceux qui ont suivi des cours de ski, de golf, de judo ou d’autres activités s’en rappellent. Ils n’ont pas développé leurs habiletés en quelques heures.
Pourtant, de plus en plus apparaissent sur le marché des activités dites de formation – que j’appelle fast-training – où le participant n’a pas vraiment à s’impliquer ni à faire d’efforts. Comme il faut réduire la durée, alors il n’y a que peu ou pas d’exercices. Un présentateur (et non un formateur) assisté d’une série de jolies diapositives explique quoi faire, quoi dire ou comment réagir. En prime, ça ne dure que quelques heures. Vous voilà formé. Pourtant, si l’on faisait une évaluation rigoureuse de l’apprentissage réalisé, de l’apprentissage transféré puis des résultats obtenus, on serait souvent en droit de se demander si … ça valait le dérangement.

Lorsqu’on dépasse une certaine limite en coupant dans la durée de la formation, c’est dans la qualité de la formation qu’on coupe et par conséquent, sur l’apprentissage réalisé. Bref, on se prive de résultats.

Gérer le transfert d’apprentissage pour obtenir un retour sur investissement en formation

formation rentableEncore plus dans le contexte actuel où les budgets sont scrutés à la loupe pour en éliminer tout ce qui n’est pas nécessaire, la formation doit être une activité qui génère des résultats pour l’entreprise et qui a un impact tangible pour l’organisation. Les spécialistes de la formation doivent démontrer que chaque dollar investi rapporte. Pour faire cette démonstration, il faut être en mesure d’évaluer l’impact de chaque activité de formation.

On peut trouver sur le web quelques trucs pour optimiser la formation, mais dans les faits, ils ne garantissent pas le retour sur investissement. Sur leur site, nos amis de Formaeva, une firme française qui se spécialise dans l’évaluation des activités de formation, cite dans un blogue récent, un document vidéo de James Kirkpatrick où il élabore un modèle intéressant à connaître . Si le sujet vous intéresse, utilisez ce lien. Sachez cependant qu’il s’agit d’une conférence « à l’américaine » qui dure plus d’une heure.

Je constate que la principale difficulté dans l’évaluation des activités de formation est de viser des cibles d’évaluation significatives quant aux résultats obtenus. Notre expérience en évaluation d’activités de formation en entreprise nous a permis de développer un modèle basé sur 6 cibles d’évaluation.

  1. Les réactions des participants
  2. Le formateur
  3. L’apprentissage
  4. Le transfert de l’apprentissage
  5. Les résultats atteints
  6. L’impact sur l’organisation

Elles sont classées ici de la plus simple à la plus complexe, de la plus fréquemment mesurée à la moins mesurée et, de la moins importante à la plus importante en terme d’information sur le retour sur investissement. Actuellement, très peu de projets de formation mesurent les six (6) cibles. Ce qui est étonnant si l’on considère les sommes investies en formation.

La tendance est de ne gérer que l’avant et le pendant de la formation, pour ensuite laisser de coté l’après form ation. Pourtant, une activité de formation, quelle que soit sa qualité, ne peut donner de résultat sans transfert de l’apprentissage. Or, on constate souvent, qu’il n’y a pas de véritable stratégie, plan d’action ou méthodologie pour gérer le transfert de l’apprentissage. En conséquence, il revient à chacun des participants d’appliquer leurs nouvelles compétences, selon son degré de discipline personnelle. Cependant, au retour au travail, ceux-ci se retrouvent pleins de bonnes intentions, mais aussi confrontés au quotidien qui les bouscule. Progressivement, les anciennes habitudes prennent le dessus et les nouvelles compétences demeurent des intentions.

Un autre élément important de la problématique est l’absence d’une véritable analyse des besoins avant d’entreprendre la formation. On semble souvent se limiter à une identification de besoins, sans en pousser l’analyse. Si l’on a pris soin, lors de l’analyse des besoins de formation, de retenir des indicateurs significatifs pour mesurer les écarts, il devient aisé de mesurer les véritables résultats d’une activité de formation. Il n’y a qu’à effectuer une lecture de ces mêmes indicateurs après la formation. Par la suite, il ne reste plus qu’à traduire les résultats obtenus en dollars et comparer les gains réalisés aux coûts directs et indirects de la formation.

En résumé, il est possible de mesurer adéquatement le retour sur investissement d’activités de formation, si on respecte quelques règles importantes. D’abord, il faut procéder à une véritable analyse des besoins, centrée sur des indicateurs de performance. Ensuite, avant de lancer l’activité de formation, on doit prévoir une stratégie pour assurer le transfert de l’apprentissage. Ce n’est que par la suite, que l’on peut passer à l’évaluation des deux cibles les plus importantes : les résultats obtenus et l’impact sur l’organisation.