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Un conflit, ça se prévient…

Récemment, un gestionnaire me demandait comment régler un conflit qui existait entre deux de ses employés. Il ne savait trop quoi faire, ni par quel bout commencer. Il ajoutait par la même occasion être « tanné » d’avoir à gérer ses employés comme si c’était « des enfants ».

L’un deux (Richard) avait décidé qu’il n’adressait plus la parole à son collègue (Steve), le privant ainsi des informations utiles et pertinentes habituellement communiquées lors de son changement de quart de travail avec ce dernier. Son motif invoqué : « Steve ne prend jamais le temps, à la fin de son propre quart de 12 heures, de nettoyer l’aire de travail et de replacer aux endroits prévus les outils et équipements utilisés. À mon arrivée sur la machine au début de mon quart, c’est le bordel et c’est moi qui dois accomplir la sale besogne de nettoyage qu’il n’a pas complétée avant de quitter. Assez, c’est assez ! » Une petite « guéguerre » personnelle s’était donc déclarée et certains membres de l’équipe avaient même commencé à prendre position pour l’un ou pour l’autre.

Voilà un exemple typique de situation où un conflit aurait pu être évité, si le gestionnaire était tout simplement intervenu plus rapidement auprès de Steve dans une perspective de gestion de sa performance. Tout ce qui a maintenant l’apparence d’un conflit, et qui nécessitera assurément le déploiement de l’artillerie lourde, aurait pu être traité plus facilement avec une simple intervention de feedback constructif dès la première observation de l’écart.

Voilà le lot de plusieurs gestionnaires qui choisissent tantôt  de « fermer » volontairement les yeux sur des situations qu’ils considèrent banales, tantôt de tolérer certains écarts en assumant qu’ils disparaîtront d’eux-mêmes. Agissent-ils ainsi par manque de connaissance des effets possibles qu’une telle décision peut générer ? Agissent-ils ainsi par manque d’habiletés à intervenir dans des situations délicates impliquant des écarts de performance ? Agissent-ils ainsi pour préserver leur autorité relationnelle auprès des individus visés par l’écart de performance ?

Chose certaine, en agissant ainsi, ils oublient une partie fondamentale de leur rôle qui est entre autres, de gérer la performance de leur personnel au quotidien, ce qui veut dire de :

  1. Préciser ses attentes en termes de comportements et résultats attendus (performance et rendement);
  2. Communiquer celles-ci aux membres de son équipe de façon claire, précise, motivante, en utilisant préférablement des exemples;
  3. Expliquer les raisons et les motifs (le pourquoi) justifiant l’importance de rencontrer les attentes définies;
  4. S’assurer de l’adhésion des membres de son équipe vis-à-vis les attentes communiquées et obtenir leur engagement;
  5. Mesurer au quotidien la performance réalisée et le rendement obtenu;
  6. Lorsqu’il y a concordance entre ce qui est réalisé et ce qui était attendu, le mentionner à l’employé de façon à renforcer le comportement observé;
  7. Lorsqu’il y a écart négatif entre ce qui est réalisé et ce qui est attendu, le mentionner à l’employé de façon constructive et le responsabiliser dans la recherche de solutions visant à améliorer, modifier, voire corriger le comportement déviant. Convenir d’un suivi éventuel et en profiter à ce moment pour reconnaître l’amélioration, s’il y a lieu.

Si le gestionnaire avait agi ainsi au départ avec les membres de son personnel, et qu’il était intervenu auprès de Steve dès la première observation quant à son éthique de nettoyage et de rangement des outils, il aurait sans aucun doute éviter que Richard s’en mêle, que la situation dégénère et qu’elle prenne de telles proportions.

Se pourrait-il que gérer la performance de nos employés s’apparente grandement au rôle d’un parent qui éduque ses enfants ??

Comment faire face à la critique

Vous êtes au travail, dans un milieu qui se veut hyper-compétitif. Vous ne ménagez pas les efforts pour satisfaire les clients et plaire à vos patrons et voilà qu’on vous critique. Que faire alors ? Vous engueuler avec tout le monde ? Vous morfondre ? Vous déprécier et déprimer ? NON… voici 3 approches pour vous permettre de garder votre sang froid et la tête haute :critique

1) La neutraliser :

Définition : Une technique qui vous apprend à accepter la critique manipulatrice, en reconnaissant calmement la possibilité qu’il y ait du vrai dans ce que votre interlocuteur vous dit, tout en vous laissant juge de ce que vous faites.

Avantage : Cette méthode vous permet de recevoir une critique avec calme sans devenir anxieux ou défensif, tout en ne donnant aucune satisfaction à ceux qui vous manipulent. Elle vous apprend à écouter avec un esprit ouvert.

Comment :

· Reconnaissez calmement la critique et dites qu’il y a peut-être du vrai dans ce qu’on vous dit.

· Ne niez pas la critique.

· N’offrez aucune résistance et ne contre-attaquez pas.

· Écoutez ce qu’on vous dit.

· Ne répondez qu’à ce que vous entendez. N’essayez pas d’interpréter, ni de chercher un sens caché derrière les mots.

2) Demander des explications :

Définition : Une technique qui vous apprend à inciter votre interlocuteur à poursuivre sa critique afin de pouvoir utiliser l’information (si elle est utile) ou épuiser le sujet (si elle est manipulatrice).

Avantage : Cette méthode vous permet d’obtenir de l’information sur vous-même, tout en poussant votre interlocuteur à exprimer honnêtement des sentiments négatifs et par là même, d’améliorer la communication.

Comment : Concentrez toute l’attention sur vous-même. Demandez à votre interlocuteur d’expliquer plus clairement sa critique ou encore de vous donner plus de détails sur ce que vous dites ou faites qui lui déplaît. Demandez-lui d’être plus précis.

3) Reconnaître ses erreurs :

Définition : Une méthode qui vous apprend à accepter vos erreurs ou vos défauts sans avoir à vous en excuser ou à les nier et ce, en reconnaissant la véracité de la critique de vos points faibles.

Avantage : Cette technique vous permet d’examiner avec calme les points négatifs de votre comportement ou de votre personnalité (sans pour autant vous mettre sur la défensive ou avoir à nier), tout en diminuant la colère/hostilité de votre interlocuteur.

Comment : Le ton de votre voix n’est ni défensif ni hostile. Vous affirmez votre erreur au lieu de simplement l’admettre. Vous reconnaissez avoir fait une erreur. Vous en prenez la responsabilité, mais vous ne laissez pas la culpabilité ou l’anxiété vous empêcher de vous en remettre.

Denis Béliveau

Faire face aux conflits de personnalité

À l’heure où les relations interpersonnelles harmonieuses en milieu de travail sont de plus en plus difficiles à maintenir : environnement économique précaire, compétition interne et externe omniprésente, sentiment d’urgence constant, pression continue pour la performance… il importe encore plus d’être vigilant aux comportements (les nôtres et les autres) qui peuvent être de nature nuisible à l’ambiance de travail.

Je vous propose donc une série de petits conseils pour mieux composer avec les gens qui ne semblent pas vous apprécier autant que vous le souhaiteriez.

conflit au travail

LES CONFLITS DE PERSONNALITÉ : FAIRE FACE AUX REJETS

1.    Évitez la croyance irrationnelle (distorsion cognitive) selon laquelle il faut que vous plaisiez à tout le monde, que tous vous aiment et vous approuvent en tout temps pour être heureux et pour vous estimer vous-même.

2.    Adoptez une croyance rationnelle; ce serait bien si j’étais aimé par tout le monde, mais je peux fort bien survivre sans l’approbation de tous. Ce qui doit importer pour vous, c’est que les personnes de qui vous dépendez (patrons, proches collègues et amis) vous apprécient et vous approuvent.

3.    Soyez très attentif à la rétroaction que vous recevez de vos collègues. Vous devez découvrir pourquoi ils vous apprécient… ou non.

4.    N’oubliez pas que vous ne pouvez forcer les gens à changer leurs sentiments envers vous ni la façon dont ils interprètent vos actions. Ce que vous pouvez changer, c’est vous-même.

5.    Identifiez les actions que vos collègues n’aiment pas. Repérez les conflits (potentiels) que vous avez avec eux. Votre façon de percevoir les conflits est très importante.

6.    Essayez de vous percevoir en vous mettant à la place des autres.

7.    Modifiez votre comportement. Essayez de vous comporter de façon à ne pas créer de situations dans lesquelles vous êtes rejeté. Adaptez-vous aux personnes et contextes.

8.    N’insultez pas vos collègues et employés et ne vous mettez pas en colère contre eux. Plus vous les rejetterez, plus il sera difficile de faire changer l’opinion qu’ils ont de vous.

9.    Soyez patient. Cela prend du temps pour changer.

10.    Faites bien votre travail. Prenez vos responsabilités au sérieux et faites du bon travail. Soyez fiable. Cela vous vaudra le respect de vos collègues, patrons et employés.

11.    Aimez-vous vous-même. Vous ne pouvez pas attendre des autres qu’ils vous apprécient si vous ne vous ne vous appréciez pas vous-même.

Denis Béliveau