Je reste ou je pars ?

L’approche de la fin de l’année est souvent précurseur de bilan, d’évaluation et de post mortem de toute sorte. Que ce soit au niveau financier, des ventes ou dans une perspective de revue des opérations et de performance du personnel, ce réflexe de retour en arrière permet de mesurer le niveau d’atteinte des objectifs préalablement fixés et de confirmer ou non notre satisfaction. Advenant une insatisfaction, des questions sont posées, des analyses sont complétées, des conclusions sont tirées, des décisions sont prises, des actions sont mises de l’avant, tout ça pour corriger la situation, améliorer les chiffres et éliminer l’insatisfaction des actionnaires, des clients, des employés.

Nous, gestionnaires, sommes à l’aise avec ces processus puisque nous devons atteindre les résultats attendus et que notre valeur ajoutée repose sur notre capacité à décider et à apporter les ajustements qui permettront de replacer sur les rails le cas échéant, certains aspects de notre service, secteur et/ou organisation.

Or, dans l’esprit de ce qui précède, sommes-nous tout aussi efficaces et actifs devant des écarts importants au niveau de NOTRE motivation professionnelle ? Sommes-nous aussi rapides à détecter lesquels de nos besoins en carence nous amènent à adopter parfois des comportements désagréables ? Prenons-nous le temps, au moins une fois l’an, de dresser un bilan de notre motivation au travail et de réfléchir aux moyens à privilégier pour rectifier la situation ? Nous posons-nous quelques fois les questions suivantes :

  • Pourquoi faisons-nous ce travail ?
  • Qu’est-ce qui nous rend heureux ou nous plaît dans notre travail ? Pourquoi ?
  • Quelles sont les choses qui nous déplaisent dans notre travail ? Pourquoi ?
  • Pour nous, qu’est-ce qu’un bon patron ? Pourquoi ?
  • Qu’est-ce qui pourrait être amélioré dans notre travail pour que ça soit plus motivant ? Pour­quoi ?
  • Qu’est-ce qui pourrait être amélioré dans la façon dont nous sommes encadrés au travail pour nous rendre plus motivés ? Pourquoi ?
  • Qu’est-ce que nous visons dans notre carrière?

Chercher à influencer positivement la motivation de notre personnel fait partie de notre quotidien, mais tel le cordonnier mal chaussé, nous oublions très souvent, la nôtre.

Cette activité de bilan personnel entourant notre motivation au travail, en apparence anodine, fait partie des activités de gestion qui nécessite un degré d’authenticité et d’introspection très élevé. Être capable de reconnaître que les valeurs organisationnelles ne nous rejoignent plus, que l’environnement de travail dans lequel nous œuvrons ne nous permet plus de nous épanouir comme nous le souhaitons, que nous ne disposons plus d’une marge de manœuvre suffisante pour réaliser et relever nos défis de gestion ou encore, que nous ne possédons plus la flamme du début qui nous amenait constamment à nous dépasser demande beaucoup de maturité de gestion.

Il est tout à fait normal de vivre certaines frustrations au travail et de ne pas voir toutes nos attentes satisfaites. D’ailleurs, aucun boulot ne réussit à combler 100% des besoins d’un individu. Cependant, nous avons l’obligation d’agir sur nos insatisfactions au même titre qu’un problème, et de trouver les solutions qui nous permettront de jouer efficacement notre rôle attendu et d’adopter les comportements appropriés.

Trop de gestionnaires rencontrés se plaignent de leur travail, de leurs supérieurs immédiats, de leur organisation rendant presque légitimes leurs attitudes négatives et autres manifestations de type indifférence, saute d’humeur, laisser-aller, « chialage », « bitchage », etc. Incapables de cerner leurs sources d’insatisfactions provoquant ces comportements déviants, ces gestionnaires ne se rendent pas compte à quel point ils influencent ainsi, négativement le climat de travail. Et c’est là que le bât blesse, puisqu’ils ne jouent plus le rôle de personne clé qu’on s’attend d’eux.

Voilà pourquoi un bilan de notre motivation au travail peut nous aider à y voir plus clair. Identifier tous nos besoins importants à satisfaire et évaluer leur niveau actuel de satisfaction fait partie d’une première étape. Analyser les sources d’insatisfaction, nous poser certaines questions, identifier les facteurs et conditions qui nuisent à notre motivation, voilà la deuxième étape. Tirer certaines conclusions, mettre de l’avant certaines actions et décider d’agir et de voir les choses différemment, voilà la dernière étape.

Nous ne pouvons pas laisser nos émotions négatives et nos comportements inappropriés prendre le dessus pour exprimer nos insatisfactions au travail. Nous devons chercher nous-mêmes le juste équilibre dans la satisfaction de nos besoins et adopter au quotidien l’attitude d’une personne motivée.

Et si toutefois, nous arrivons à la conclusion que l’environnement dans lequel nous travaillons ne rejoint plus la majorité de nos attentes, plutôt que d’être désagréables, il nous appartiendra toujours de poser l’ultime action de partir…

Bonne réflexion.

OBLIGER LE TRANSFERT D’APPRENTISSAGE?

Actuellement, plusieurs entreprises font face à la problématique suivante : s’assurer que l’argent qui va aux activités de formation constitue un investissement et non une dépense. Bien entendu, pour y arriver il faut une véritable analyse des besoins de formation au préalable, ensuite une intervention de formation de qualité. Mais par dessus tout, il faut gérer le transfert d’apprentissage plutôt que de le laisser à la bonne volonté et à la disponibilité des participants.

Règle générale, les participants sortent d’une session de formation pleins de bonne volonté et d’intentions louables. Ils veulent mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Mais dès le retour au travail, ils sont aspirés par le tourbillon du quotidien et leurs activités de transfert sont systématiquement remises au lendemain.

Si une entreprise désire rentabiliser son investissement en formation, le transfert d’apprentissage doit être obligatoire. Étonnamment, dans beaucoup d’organisations, on se limite à souhaiter qu’il y ait transfert, mais il n’existe aucun mécanisme pour y inciter. Et voilà, le transfert d’apprentissage devient souhaitable. Avec le temps, il devient : « dans la mesure du possible ». Finalement, il prend souvent le sens de « optionnel ». Le transfert d’apprentissage n’est pas un complément accessoire à la formation, il est nécessaire pour que la formation donne des résultats.

Mais il ne suffit pas de rendre le transfert d’apprentissage obligatoire, il faut aussi  le supporter pour que ce soit réalisable. Donc, la pratique organisationnelle doit viser l’obligation et le support. Le transfert ne peut pas être laissé au bon vouloir du participant, il doit y être tenu. Cependant, l’entreprise doit, de son coté, s’assurer que le participant peut le faire dans le cadre  de ses activités et, au besoin, fournir un allègement du volume de travail pour permettre au participant de passer de l’intention aux actes.

Pour assister nos clients dans cette problématique, nous utilisons une méthodologie que nous appelons Form’Action : Le principe est simple, très efficace et vous pouvez facilement vous en inspirer. Chaque activité de formation donne lieu à une activité de transfert obligatoire pour chaque participant. Comme support, le participant reçoit le coaching de son supérieur immédiat qui encadre l’activité. Pour s’assurer de la pertinence et de la faisabilité des activités de transfert, la direction de l’entreprise choisit les activités à partir de celles que nous proposons. À titre d’exemple, les douze compétences de notre Programme de développement des gestionnaires leaders donnent lieu à douze activités de transfert obligatoires pour le participant et supportées par l’entreprise.

Bref, s’il est vrai qu’une personne qui participe à une activité de formation payée par son entreprise a une obligation de résultat par la suite, il est aussi vrai que l’entreprise a l’obligation d’inciter au transfert d’apprentissage et de le supporter.