Archives pour l'étiquette employé difficile

Remettre les pendules à l’heure – Obligations des salariés

Est-ce possible que les gestionnaires perdent de vue les obligations des salariés au détriment des droits des salariés? Il ne serait pas étonnant puisque la plupart des chartes, codes, lois ou règlements entourant la gestion des ressources humaines abordent des droits des salariés et les obligations des employeurs. Voici les principales :

  • Charte des droits et libertés de la personne
  • Loi sur les normes du travail LNT
  • Loi sur la santé et sécurité au travail LSST
  • Code criminel CC
  • Loi sur les accidents du travail et des maladies professionnelles LATMP
  • Code civil du Québec C.c.Q.
  • Loi sur l’équité salariale LÉS
  • Loi sur les renseignements personnels dans le secteur privé
  • Code du travail CT
  • Loi favorisant le développement de la formation de la main-d’oeuvre
  • Loi sur le harcèlement psychologique LNT
  • Loi sur l’assurance-emploi AE

Si le gestionnaire est centré sur les droits des salariés, y a-t-il un risque de laisser place à la tolérance et à des comportements contreproductifs? Autrement dit, la décision d’entamer ou non un processus disciplinaire serait-elle influencée par les droits des salariés? Dans bien des cas oui! Cependant, les salariés liés par le contrat de travail avec l’employeur ont aussi des obligations à respecter. Au-delà des clauses incluses dans le contrat de travail, deux articles phares provenant du Code civil du Québec nomment les obligations des salariés qui font partie intégrante de tout contrat de travail.

Article 2088 :

« Le salarié, outre qu’il est tenu d’exécuter son travail avec prudence et diligence, doit agir avec loyauté et ne pas faire usage de l’information à caractère confidentiel qu’il obtient dans l’exécution ou à l’occasion de son travail. Ces obligations survivent pendant un délai raisonnable après cessation du contrat, et survivent en tout temps lorsque l’information réfère à la réputation et à la vie privée d’autrui. »

En d’autres termes, est-ce que le travail est effectué comme convenu, de manière régulière, prudente et consciencieuse? (Par exemple, avec une présence au travail, avec précaution et avec jugement). Est-ce que le salarié agit avec loyauté et discrétion? Est-il honnête et respecte-t-il la confidentialité des informations qu’il détient? Fait-il preuve de loyauté en avisant rapidement en cas d’absence?

Article 2085 :

« Le contrat de travail est celui par lequel une personne, le salarié, s’oblige, pour un temps limité et moyennant rémunération, à effectuer un travail sous la direction ou le contrôle d’une autre personne, l’employeur. »

Ainsi, est-ce que le salarié respecte les politiques, les consignes et les méthodes de travail et ce, de manière respectueuse à l’égard de son employeur, dans la mesure où la direction et le contrôle ne sont pas à l’encontre des droits de l‘employé? En lisant ces deux articles de loi, il est possible que vous ayez répondu par la négative. Sachez que peu importe si la cause est liée à un mauvais rendement, à l’absentéisme, au manque de compétence, au manque de loyauté, ou encore à l’insubordination selon le contexte, les gestionnaires peuvent se prévaloir du droit de gérance par le biais des mesures disciplinaires ou administratives tout en respectant le principe de gradation des sanctions.

En conclusion, afin d’assurer une efficacité organisationnelle, le droit de gérance vous permet d’intervenir lorsque les obligations citées ne sont pas respectées.

Bon courage!

Justine Benoit, CRHA, MBA
Conseillère COSE

Concepts clés : cadre légal, Code civil du Québec, obligations des salariés, relations de travail, droits de gérance,

mesures disciplinaires et administratives.

Billet inspiré de http://www.cameronrh.com/actualites/11_employeurs-rejouissez-vous-vos-employes-ont-aussi-desobligations/, consulté le 10 février 2014

L’écoute active, c’est quoi ça?

L’écoute active, on en entend parler, mais qui la pratique vraiment? Toutes nos activités quotidiennes se passent très vite et nous sommes constamment bombardés d’informations par téléphone, par courriel, par les médias et lors de nos communications interpersonnelles. Cet environnement étourdissant nous pousse à tout traiter avec rapidité et souvent en surface, surtout nos communications. Cette problématique a des conséquences importantes dans le fonctionnement des équipes et cause, d’une part des problèmes de performance et, d’autre part des insatisfactions importantes de la part des individus. Une des causes de ce problème est que nous ne pratiquons pas l’écoute active. Il est difficile de répondre aux besoins d’un employé, d’un confrère, d’une conjointe ou de son enfant si on n’essaie pas vraiment de l’écouter. Rappelons-nous donc les rudiments de l’écoute active.

L’écoute active vise deux objectifs : chercher activement à comprendre et démontrer à l’autre que l’on comprend. Pour y arriver, on n’a qu’à effectuer les étapes suivantes:

1.      Être attentif:

Dans un premier temps, arrêter ce qu’on fait et démontrer son attention en regardant l’autre  dans les yeux. Être ouvert d’esprit afin d’être plus réceptif aux nouvelles idées, perspectives et possibilités. Établir un climat confortable et laisser à l’autre le temps nécessaire pour s’exprimer. Écouter ses propos sans interrompre et sans porter de jugement. C’est à cette étape qu’il faut chercher ce qui se cache derrière les mots: les sen­sations, les perceptions, les idées, les émotions, les intentions.

2. Assurer sa compréhension

Refléter l’information et les émotions de l’autre personne en utilisant les outils suivants:  questions,  reformulations, résumés et  reflets de sentiments. Cette étape peut nécessiter plus d’une ronde d’éclaircissements; il faut chercher à aller au fond des choses pour bien comprendre la position de l’autre personne.

3. Confirmer

Confirmer sa compréhension en résumant les thèmes-clés. Ceci permet à l’autre de voir qu’on a bien saisi le sens de ses propos. Demander à la personne de faire de même.

Ainsi, en seulement 3 étapes bien simples, il est permis de bien comprendre l’idée exprimée par une autre personne. Pour qu’une discussion donne de bons résultats, il faut aussi s’assurer que l’autre pratique aussi l’écoute active.

Alors, Bonnes Communications!

Un employé lymphatique est-il un paresseux malade ? (suite)

Reprenons la suite du premier billet avec le questionnement sur lequel ont s’est laissé dans le billet du 6 octobre 2009.

Une personne lymphatique est-elle une personne paresseuse ?
Pourquoi la personne est lymphatique ?
Est-il possible de récupérer une personne lymphatique ?
Que doit faire l’entreprise pour solutionner ce problème ?

Sans répondre à toutes les questions sur la paresse, essayons d’abord d’éliminer ce que n’est pas la paresse. Débutons donc par éliminer les supposés synonymes de la paresse tels que : indolence, nonchalance, apathie, inertie, négligence, torpeur, mollesse, engourdissement, inaction, langueur et lenteur. Ces pseudos synonymes sont davantage des conséquences ou impacts de la paresse.

paresseLa paresse, du latin « pigritia », est la propension à ne rien faire, une répugnance au travail ou simplement à l’effort. La paresse consiste à ne pas avoir envie de faire ce qu’il serait en principe nécessaire que l’on fît, pour soi ou pour les autres, afin en général de mieux vivre. La paresse ne doit pas non plus être confondue avec le repos réparateur, ou même simplement propice à la réflexion et à l’introspection, qui a été loué en son temps par Thomas d’Aquin. Les Évangiles sont d’ailleurs parsemés d’incitations à « ne pas perdre sa vie à la gagner ».

Il nous reste maintenant à régler si la paresse est volontaire ou involontaire. Elle peut être involontaire si elle est innée chez l’individu ou si elle existe depuis sa tendre enfance. Conséquemment, tout son système aura une tendance naturelle à rejeter toute forme d’effort mental ou physique. Il faudra donc un effort continu de combat entre le vouloir et le reste de l’individu pour rompre l’état naturel du paresseux.

Si par contre la paresse est volontaire et donc dirigée par le cerveau dans un système paresseux, il n’y aura aucun combat et l’individu sera serein avec lui-même et parfaitement complaisant avec cet état de paresse.

Si nous retrouvons une paresse cérébrale dans un système ne souffrant pas de répugnance à l’effort, l’individu aura tendance à réagir et agir avec un certain dynamisme dans certaines activités particulières qui lui plaisent.

Quelle conclusion pouvons-nous en tirer ?

Premièrement, qu’il est extrêmement difficile de déceler quel type de paresseux avec lequel nous avons affaire.

Deuxièmement, s’il est possible de dresser le portrait du type de paresseux par des méthodes psychologiques, il sera donc envisageable de trouver des incitateurs pour amenuiser le niveau de paresse ou tout au moins rendre l’individu conscient de la situation pour qu’il puisse débuter le combat interne.

Troisièmement, il n’existe pas de solution miracle ni d’incitateur magique pour agir sur le paresseux. Seules les méthodes d’essais et erreurs peuvent finalement donner des résultats. La méthodologie doit être rigoureuse et les résultats doivent être bien surveillés et documentés, car il s’agira sûrement d’une progression très lente et difficile à mesurer.

Somme toute, il est du ressort de la direction de décider si l’effort pour récupérer le paresseux ou le lymphatique est justifiable. Il ne faut pas oublier, dans l’évaluation des facteurs décisionnels, que les efforts pour licencier l’individu fautif et l’embauche d’un remplaçant ne sont pas négligeables.

Bibliographie :
•    Denis de Casabianca, Pourquoi paresser, Lyon, Aléas, 2007.
•    Denis de Casabianca, Un petit manuel de l’apprenti paresseux, Lyon Aléas, 2008.
•    Jerome K. Jerome, Pensées paresseuses d’un paresseux, Paris, Arléa, 1886.
•    Samuel Johnson, Le Paresseux, Paris, Allia, 2000.
•    Clément Pansaers, L’Apologie de la paresse, Paris, Allia, 1996.

Gilles J. Coutu

Syndromes de démotivation


gastonMon travail m’amène à côtoyer des gens de plusieurs entreprises et de tous les milieux. Les préoccupations pour la démotivation demeurent  parmi les plus répandues.  Les échanges que j’ai eus avec des centaines de gestionnaires m’ont démontré qu’il est possible de reconnaître facilement la démotivation reliée aux  besoins relationnels et de développement insatisfaits. Presque partout où il y a de la démotivation, j’ai constaté deux phénomènes que j’ai nommés la déviation et le transfert, sans tenir compte de leur définition en psychologie et en psychanalyse.

D’abord, il faut situer les différents groupes de besoins de l’individu au travail.

Besoins et démotivation

D’abord les besoins existentiels, souvent appelés besoins de base. Ensuite, les besoins relationnels puis les besoins de développement. Plus les besoins d’une personne seront satisfaits dans son milieu de travail, plus elle sera motivée. En conséquence, la démotivation sera proportionnelle aux écarts entre les besoins d’une personne et les réponses que lui offre son milieu de travail. Dans la majorité des entreprises occidentales, des lois, des politiques, des conventions collectives encadrent les réponses que doivent fournir les entreprises  aux besoins existentiels de leur personnel. C’est donc plus au niveau des besoins relationnels et de développement que se situe la problématique de la démotivation, même si plusieurs insatisfactions sont formulées au niveau de la rémunération et des conditions de travail.

L’un des deux syndromes de démotivation que je rencontre est la déviation. Il s’agit d’une réaction qui amène un ou des employés qui ne réussissent pas à obtenir satisfaction de leurs besoins par des moyens positifs à utiliser des moyens négatifs pour y arriver. Par exemple, chez certains, des besoins relationnels non comblés par le gestionnaire peuvent se traduire par la création de clans, la génération de situations conflictuelles ou le négativisme chronique. Dans le cas de lacunes au niveau des besoins de développement, cela pourrait se traduire par des rumeurs, de la méfiance envers la gestion, des actes de sabotage, du ralentissement de travail, de l’absentéisme et/ou la confrontation de l’autorité du gestionnaire. Tous ces gestes sont les symptômes de la démotivation et signalent que les besoins des gens concernés ne sont pas satisfaits par la gestion.

Quant au second syndrome, que j’ai nommé transfert, il consiste à « transférer » l’insatisfaction vécue quant aux besoins relationnels ou de développement pour l’exprimer au niveau des besoins existentiels. Il s’agit donc d’exiger davantage d’incitatifs économiques pour compenser le déficit au niveau d’autres besoins. Ainsi, les employés enclins au phénomène de transfert exigeront de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires et/ou de meilleurs programmes organisationnels pour compenser leur insatisfaction et ce, même dans une entreprise offrant des conditions économiques au dessus de la moyenne. Même s’ils obtiennent le traitement supérieur demandé, l’insatisfaction reviendra rapidement, tout simplement parce qu’elle se situe à un autre niveau de besoins. Ils ne se considéreront jamais suffisamment rémunérés compte tenu de leurs autres besoins insatisfaits. Ce piège risque aussi de se refermer sur l’employé. Avec le temps, il n’osera plus quitter un emploi qu’il sait insatisfaisant. Les excellentes conditions économiques seront un boulet qui lui feront sans cesse remettre à plus tard sa démission pour aller vers un emploi plus satisfaisant dans un autre milieu.

C’est pour ces raisons qu’il est essentiel que le gestionnaire agisse sur la motivation de ses gens, en décodant leurs besoins relationnels et de développement, puis en cherchant dans l’environnement de travail des incitatifs pouvant les satisfaire, plutôt que de toujours tenter d’agir sur la motivation par des incitatifs économiques. Mieux vaut investir de l’énergie à motiver plutôt que d’en perdre  à contrecarrer les situations de déviation et de transfert.

Un employé lymphatique est-il un paresseux malade ?

lymphatique

Il y a deux ans, une revue économique affirmait que les Français ne sont pas paresseux. De ce côté-ci de l’Atlantique, il y en a qui se demandent encore si certains Québécois le sont.

À priori, il faudrait clarifier si une personne lymphatique est une personne paresseuse. Malgré l’importance de ce questionnement, il serait préférable de laisser le lecteur dans sa réflexion pour l’instant et de se concentrer sur l’employé lymphatique, est-il malade?

Au départ, il faut éliminer le fait qu’une personne différente de la masse moyenne des individus soit automatiquement classifiée dans la catégorie des personnes malades.

Donc, si on limite la classification de personnes malades à ceux possédant une altération biologique ou mentale différente de la masse moyenne des individus, il serait peut être possible de classifier une personne lymphatique dans la catégorie des personnes malades.

Il va de soi que cette affirmation pourrait faire l’objet de longs débats entre experts de la santé physique et mentale.

Pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe, dans lequel il est préférable de laisser les experts s’embourber dans la recherche de la vérité, il est évident que la personne fortement lymphatique se démarque normalement de la masse moyenne des employés d’une entreprise. Si par contre cette affirmation est fausse et que la majorité des employés d’une entreprise soit lymphatique, alors nous faisons face à un cas très particulier qui nécessite une étude de spécialistes.

Sans avoir répondu au questionnement précédent, limitons-nous à identifier l’impact de la personne lymphatique et les causes probables.

Voyons tout d’abord l’impact sur sa performance et sur les résultats de son travail. La personne lymphatique aura fortement la tendance à l’insouciance des obligations reliées à son travail, ce qui pourra se traduire par des retards sur les échéances, une qualité inégale du travail fini et une variation sur les quantités produites.

Cet impact sur la performance du travail est mesurable et il est possible de quantifier le niveau d’insouciance au travail du candidat.

Par contre, l’impact sur l’environnement est plus difficile à mesurer et est généralement plus dommageable pour l’entreprise, puisque plusieurs travailleurs sont impliqués. En effet, pour les travailleurs en contact visuel d’un compagnon lymphatique, ceux-ci considèreront qu’il est injuste de laisser le travailleur lymphatique livrer un produit médiocre et en quantité insuffisante, alors que les autres doivent compenser pour cette piètre performance afin de maintenir la rentabilité de l’entreprise.

Tolérer une telle situation résultera en une baisse de motivation et conséquemment, une baisse de productivité générale.

Avant de prendre action, il est donc important de répondre aux quatre questions suivantes :

Une personne lymphatique est-elle une personne paresseuse ?

Pourquoi la personne est lymphatique ?

Est-il possible de récupérer une personne lymphatique ? À ce sujet, si l’histoire d’un paresseux qui devient patron vous intéresse, cliquez sur ce lien pour télécharger un document pdf.

Que doit faire l’entreprise pour solutionner ce problème ?

Je vous laisse ce questionnement en réflexion avant de revenir sur ce sujet.

Gilles J Coutu